Grève générale dans la santé: Les professionnels exigent des réformes.
Le secrétaire général du syndicat de la santé, Hassan Mezni, est revenu aujourd'hui, mercredi 20 novembre 2024, dans "Midi Show", sur la décision de grève sectorielle de la santé, déclarant qu'elle était un "mal nécessaire", au vu de la situation qui est désastreuse à l'extrême.
Il a ajouté que la grève n'est ni une fin ni un objectif en soi et que les professionnels du secteur sont ouverts au dialogue avec les autorités compétentes pour résoudre les problèmes existants.
Hassan Mezni a, ainsi, indiqué que "les services dans les établissements hospitaliers, particulièrement de l'intérieur, se sont beaucoup détériorés, en raison de plusieurs facteurs... "Les infrastructures sont extrêmement vétustes dans de nombreux établissements hôpitaux, en plus d'un grave manque en ressources humaines, que ce soit des ouvriers, des cadres ou des médecins dans diverses spécialités", a-t-il dit.
L' invité de "Midi Show" a souligné que la santé n'est pas le bâtiment ou n'importe quel autre secteur. "Il s'agit de la vie des Tunisiens et c'est pour cela qu'il est vital de réformer le secteur", a-t-il insisté.
Et d'ajouter : "Le dialogue des autorités avec l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a été interrompu depuis un certain temps, dans le but d'affaiblir l'organisation syndicale... Nos mains sont ouvertes aujourd'hui au dialogue pour éviter la grève et trouver des solutions à nos problèmes, comme la révision des primes, afin d'assurer la justice entre les collègues... C'est une question de volonté".
Il est à noter que les membres de l'instance administrative de la santé ont décidé de la grève générale, laissant à leurs structures le soin de déterminer la date. Ils ont, également, décidé de tenir des réunions générales et des séminaires pour les cadres dans toutes les institutions et régions, ainsi que d'organiser des rassemblements sectoriels, dans l'ensemble de la République.
Les participants ont exprimé leur "profonde indignation face à la politique de marginalisation du secteur, notamment en raison du manque flagrant de cadres dans les différents corps, du faible budget, de la dégradation des infrastructures et de l'absence de médicaments; ce qui a conduit à l'engorgement et à la détérioration des services de santé offerts aux citoyens et à l'incapacité des lignes de santé à remplir leurs fonctions." Ils ont réaffirmé leur "attachement à la promotion du service public de la santé afin d’offrir des services dignes.
Ils ont, également, exigé l'accélération de la réforme du secteur de la santé publique et son développement, le versement des fonds dus aux établissements de santé par la Caisse nationale d'assurance maladie, ainsi que l'application de tous les points des accords précédents et la mise en œuvre des décrets spéciaux pour le secteur. Dans un autre contexte, ils ont réclamé la libération de tous les "détenus syndicalistes" et dénoncé "l'interruption délibérée du dialogue et des négociations sociales par les autorités compétentes.
Les participants ont insisté sur la reprise des sessions concernant la rédaction du statut de la fonction publique des agents et des cadres de santé, ainsi que sur l'intégration des ouvriers dans le corps des agents de soutien de la santé publique, conformément au décret, l'accélération de la publication des résultats des promotions par dossier pour les différentes catégories, au titre de 2023, l'augmentation des primes sociales et leur uniformisation pour toutes les institutions et dans les différentes régions, ainsi que le droit pour leurs collègues de la sous-catégorie A1 d'en bénéficier, comme les autres agents.
Ils ont, par ailleurs, demandé le renforcement du secteur en ressources humaines par le recrutement d'agents dans tous les corps, la publication des décrets sectoriels concernant les métiers pénibles, la prime de rentrée scolaire pour les enseignants paramédicaux, la prime pour les services lourds, la levée des obstacles à l'accès gratuit aux soins pour les agents de santé et leurs proches, ainsi que la prise en charge de cette responsabilité par les autorités compétentes.
Ils ont, également, affirmé leur "attachement à sauver la Société tunisienne des Industries pharmaceutiques (SIVAT) et à la restructurer, pour la remettre en production et approvisionner les établissements de santé.
Ils ont réclamé, aussi, la signature des avenants pour l'augmentation des salaires dans les cliniques privées, les centres de dialyse et les pharmacies privées, exprimant leur soutien à toutes leurs actions syndicales pour atteindre ces objectifs.